Nom du blog :
cultedelaraison
Description du blog :
Catégorie :
Blog Actualité
Date de création :
14.02.2013
Dernière mise à jour :
30.08.2021
>> Toutes les rubriques <<
· Politique (16)
· Santé (1)
· Développement (2)
· Littérature (1)
· Flash (1)
· Culture (0)
Accueil
Gérer mon blog
Créer un blog
Livre d'or cultedelaraison
Contactez-moi !
Faites passer mon Blog !
· Cameroun, pourquoi BIYA en veut à Hans de Marie
· panorama de la musique tchadienne
· N’Djaména, l’autre “Ville cruelle“
· Adoum Younousmi refait le poids au Tchad
· Et Kalzeubé Payimi Deubet ne pipe mot
· Un chapardeur de moins dans le Gouvernement du Tchad
· Me BEHIDI : UN HEROS OUBLIE…par Enoch Djondang
· Cameroun : Elle s’exhibe en plein carrefour à Yaoundé
· arrestation d'un homosexuel
· Tchad : un message à la Nation qui en dit long
· Abakar Souleymane, l’autre dévergondé du MPS
· Une caricature de la démocratie en noir et blanc
· ils se tuent pour 100 f. Cfa
· Autopsie de l’intellectuel tchadien
· Une grenade sème la panique à Maroua et tue à N’Djaména
homonyme,je ne crois pas que c’est son soucis le problème du système éducatif au tchad!!
il ne sait même pas
Par Anonyme, le 25.01.2021
à la veille des elections qui s'annonce,il faut trouver des pretexts pour vider le tresor public.http:// becd
Par becdecane, le 06.01.2015
l’orientatio n sexuelle d’un individu – qu’il soit homo, hétéro ou bi – n’a rien de culturel. les hommes qui a
Par infos-lgbt, le 16.11.2014
hasard ou non, en vous lisant aujourd'hui monsieur le président je me suis rappeler de ce qu'un ami m'avait di
Par Mingar+Monodji+Fid, le 27.02.2013
très bien dit! je crois qu'il lui reste la 2e étape qui est la justice, plutôt la prison. il doit répondre de
Par Mingar Monodji Fid, le 15.02.2013
A la demande de quelques étudiants, je propose à partir de ce 02 au 16 août 2020 quelques articles pour les familiers de la philosophie classique.
En philosophie politique, le pouvoir peut se définir comme la capacité de faire réaliser certaines choses, d’amener les autres à faire ce que l’on veut, y comprit contre leur volonté. Dans cette sphère, il existe plusieurs moyens pour contraindre les individus à s’exécuter, à agir. Le pouvoir, lui, se base générale sur sa capacité de punir. Voilà pourquoi, lorsqu’on parle du pouvoir, on ne peut dissimuler les strates de violence qu’il traîne. De prime abord, le pouvoir suppose nécessairement la violence. Mais ça n’est pas aussi simple que l’on peut le croire.
Violence fondatrice du droit
En Afrique, la violence est devenue un fait banal. Elle est présente dans notre vie quotidienne au point où nous avons l’impression que nos sociétés mêmes fonctionnent grâce à la violence. « Toute violence est, en tant que moyen, soit fondatrice, soit conservatrice du droit », écrit Walter Benjamin.
Mais le pouvoir repose t-il sur la violence ?
Toute violence est destruction de soi. C’est ce que l’on peut retenir de Hannah Arendt. Elle suppose un échappement au contrôle. Car, ce qui est obtenu par la violence, demeure en effet sans valeur. Le pouvoir au bout des armes ‘est que vanité. IL finira par s’échapper de nos mains comme des grêles.
Nous l’avons appris à l’école : la politique est « l’art de gouverner la cité ». Mais aucun Gouvernement ne peut se faire sans l’exercice de la contrainte légitime. C’est en considération de ceci que Nicolas Machiavel (1469-1527) admet qu’il y a deux manières de combattre : l’une par les lois, et l’une par la force. La première appartient aux hommes et la seconde aux bêtes, dit Machiavel. Toutefois, souligne l’historien et praticien de la politique Nicolas Machiavel, il est nécessaire au Prince de « savoir bien pratiquer la bête et l’homme », c’est-à-dire la force et la loi. Considérant que la méchanceté est inscrite dans l’essence de l’homme, Machiavel conclut que quiconque veut fonder un Etat et lui donner des lois, doit supposer d’avance les hommes méchants. Les hommes ne font le bien que forcement ; mais dès qu’ils ont le choix et la liberté de commettre le mal dans l’impunité comme c’est le cas quotidiennement au Tchad, ils ne manqueront pas de porter partout la turbulence et le désordre. Pour un simple regard comme au marché Champ de fil en juillet 2020, on peut mettre fin à la vie de son prochain.
En politique, pour bien régner, il n’y a pas une autre manière que l’usage de la violence, parce que le gouvernant est, en son fond, un être violent et imparfait. Tout homme est né violence. La violence est le côté animal de l’homme. Dans le même sens, Friedrich Nietzsche (1844-1900) écrit dans Le gai savoir que « vivre, cela signifie repousser sans cesse quelque chose qui veut mourir. Vivre, cela signifie : être cruel ; vivre cela signifie donc être sans pitié ». En effet, la volonté de puissance ignore toute compassion aux yeux de l’auteur de Ainsi parlait Zarathoustra. Est-ce une raison pour opprimer tout un peuple ? A-t-on vraiment le droit de torturer son peuple au nom du pouvoir ?
Contrairement aux thèses que nous venons d’émettre, Platon réalise que ce qui permet de garantir le pouvoir, ce n’est pas la violence, mais plutôt le Bien. Avec ce père de la philosophie, le pouvoir ne repose plus sur la violence. Car le modèle qu’il propose est le pouvoir des philosophes-rois qui, ayant connaissance du Bien pourront gouverner la cité pour permettre aux citoyens de vivre heureux. Le burkinabé Martin Briba explique bien cela dans son livre “Le philosophe dans la cité selon Platon“ (PUCAC, 2009). Gouverner, la tâche est délicate et pénible. Seuls, les philosophes savent ce qu’il convient de faire pour éviter l’arbitraire afin de bien gouverner un Etat. «Ceux qui philosophent, au sens droit du terme, s’abstiennent de tous les désirs, sans exception, qui se rapportent au corps », lit-on dans Phédon de Platon. Comme pour dire que l’on n’a pas besoin d’être élevé au rang de Maréchal du Tchad pour être un bon Chef de l’Etat. Il faut philosopher pour faire cesser les maux des Tchadiens.
Double racine et nature de la violence
Le mot violence provient du latin Violentia : abus de force. Mais il renvoie également à violare : violer, agir contre. Violer une loi, enfreindre le respect dû à une personne. En un mot, la violence désigne une puissance corrompue, par laquelle le sujet exerce une contrainte sur autrui. C’est un abus de puissance.
« hommo homini lupus est», cette locution latine prononcée pour la première fois par Plaute dans son livre L’Assinaire, la comédie des ânes (1340) signifiait que l’homme est le pire ennemi de son semblable. Elle vient de l’observation selon laquelle l’homme prend pour un loup l’homme qu’il ne connait pas. Mais dans la bouche de Thomas Hobbes (1588-1679), cette citation illustre l’état de violence qui est inscrite dans la relation avec Autrui. Le loup est sans pitié, agressif, féroce et tueur. L’homme est en son fond, un être agressif et violent. Sa nature : capable du meilleur et du pire. Il possède en lui la volonté de puissance qui le pousse, selon Nietzsche, à vouloir dominer autrui. Edgar Morin nous révèle que l’homme a toujours une face cachée : « c’est un être d’une affectivité intense et instable qui sourit, rit, pleure, un être anxieux et angoissé, un être jouisseur, ivre, extatique, violent, aimant », souligne t-il en 1973dans son livre Le Paradigme perdu : la nature humaine. Convaincu que l’homo sapiens est « un homme savant fou ». De tels hommes, nous les rencontrons au quotidien dans nos rues et cabarets ; ils portent en eux un orgueil démesuré, font du désordre, font preuve de cruauté et de sauvagerie. Et lorsqu’ils tuent, ils considèrent (parfois) cela comme une erreur !
La violence est-elle vraiment nécessaire ?
Pour un fin observateur de notre société, une question se pose : la violence est-elle nécessaire ? Selon Sigmund Freud (1856-1939), l’homme est foncièrement agressif et cruel. C’est sa nature. La violence est donc liée à sa condition humaine. René Girard voit autrement les choses. Pour lui, la violence chez l’homme est de l’ordre social. Toute société s’instaure sur la base d’une violence fondatrice. Et comme elle est difficile à surmonter, on l’entretien, on la justifie. L’histoire même, écrit Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831), bien avant René Girard, l’histoire procède de la violence. « Toute conscience poursuit la mort de l’autre », souligne Hegel dans Précis de l’encyclopédie des sciences philosophiques. Comme pour dire que la lutte de la reconnaissance passe aussi par la violence.
Appliqué à l’Etat, c’est depuis Max Weber que la monopolisation de la violence physique légitime est devenue le propre de l’Etat moderne. Selon Althusser, les appareils de l’Etat ne se limitent plus aux appareils de répression (Armée, police, gendarmerie, Justice), mais incluent aussi les appareils idéologiques (média, religion, éducation). Dès lors, l’Etat peut soumettre et convertir les esprits. C’est une forme de violence qui est nécessaire lorsqu’on veut instaurer l’autorité de l’Etat. Les phénomènes des enfants bouviers, de kidnapping des personnes contre rançon et le viol des mineures qui sont enregistrés ça et là, relèvent de cette absence de l’autorité de l’Etat au Tchad.
La philosophie pour sa part, se positionne contre la violence. C’est l’idée que défend Platon dans le dialogue Gorgias. On y voit Socrate qui cherche à parvenir à la vérité à travers la dialectique, c’est-à-dire en pratiquant la discussion libre. Mais les Sophistes, eux, défendent le recours à la force en lieu et place de la persuasion. Pour eux, la violence persuade de manière expéditive. La philosophie refuse la violence et propose qu’il faille raisonner et persuader. Eric Weil, le dit clairement que la pensée est par nature refus de la violence, même si la violence peut se justifier dans certains cas : légitime défense, résistance à l’oppression, apartheid, ethnocentrisme ou encore le communautarisme dont parlait le maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno, dans sa prêche de la fête de Tabaski 2020. « La culture du communautarisme est un danger qui guette notre pays. Que musulmans, chrétiens et sans religion sachent que l’avenir de ce pays se jouera dans l’unité nationale, dans la paix et dans la stabilité. Que les tchadiens de l’intérieur ou de l’extérieur abandonnent cette manière de communiquer. Whatsapp n’est as créée pur distiller la haine», a déclaré le chef de l’Etat tchadien, qui à travers ses propos, condamne les violences interreligieuses et inter-ethniques. A travers ces propos, Idriss Déby Itno s’aligne du côté des philosophes qui reconnaissent que la violence n’est jamais légitime à proprement parler. Selon Hannah Arendt, la violence est destructrice de tout pouvoir et de la vie en société. L’exemple de la violence exercée pendant les guerres civiles (au Nigéria comme au Tchad), et du génocide rwandais confortent notre thèse.
Un pouvoir responsable et soucieux de la valeur humaine, des droits humains doit reposer sur trois types de légitimité : celle ancrée dans la tradition, qui trouve sa légitimité dans le recours au passé, aux coutumes ; celle légale, fondée sur des règles rationnelles, c’est-à-dire le respect de la loi, c’est le pouvoir de l’Etat moderne ; il s’exerce dans un cadre juridique ; et enfin celle tout entière fondée sur le charisme d’une personne (chef, sauveur, prophète, héros…). Exemples de Jésus de Nazareth, d’Adolf Hitler, etc.
Un Etat a certes besoin de la violence, celle de la coercition. Mais elle n’a pas besoin des Chefs cruels, violents et tyranniques.
L’Etat exerce son pouvoir dans l’intérêt général. Il arbitre les différends et garantit la justice. Toutefois, il est reconnu que tout gouvernement tend par nature, à abuser du pouvoir. C’est pour résoudre ce problème que Montesquieu dans L’Esprit des lois a élaboré la théorie de la séparation des pouvoirs : Législatif, Exécutif et Judiciaire. Cette séparation des pouvoirs comme principe propre au libéralisme politique veut que les trois pouvoirs ne soient pas concentrés dans les mains d’un même titulaire.
Aussi, devons-nous distinguer le pouvoir de la violence. Le pouvoir n’est pas nécessairement un rapport de domination, c’est plutôt « l’aptitude de l’homme à agir, et à agir de façon concerté », selon Hannah Arendt. Le pouvoir, c’est un pouvoir-en-commun qui s’oppose à un pouvoir sur, caractérisé par la force. Le pouvoir n’est pas la propriété d’un être, il est la dynamique des citoyens qui se rassemblent et agissent ensemble. Le pouvoir ne peut pas se posséder et être conservé. Par contre, la violence est un outil, à la fois brutal et primitif ; elle est limitée à la tâche à accomplir. Le pouvoir et la violence s’oppose par leur nature même. Le pouvoir repose sur l’égalité des citoyens alors que la violence implique une inégalité entre ceux qui l’exercent et sur qui elle est exercée.
Déli Sainzoumi Nestor