Tchad : un message à la Nation qui en dit long

2015, on le sait, est une année exceptionnelle, parce que nouvelle. Mais l’entrée dans une nouvelle ère de devrait pas être l’occasion pour un président de la république, Déby Itno, soit-il, de faire avaler au peuple, les prévisions de quelques experts étrangers.

En déclarant que « l’année 2015 qui commence, s’annonce difficile au regard du contexte économique mondial marqué par des crises de tout genre dont la chute du prix du baril de pétrole », le Chef de l’Etat, semble prendre un alibi pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Non. L’analyse faite par les experts, ne peut être applicable de manière automatique au cas du Tchad. Il s’est agi d’une analyse globale de la situation mondiale. Le choc pétrolier concerne les pays tels Arabie saoudite, Russie, Iran, Vénézuela, Algérie, Russie, Nigéria.

Pour ce qui concerne le Tchad, le même Déby Itno nous l’a dit en juin 2013, lorsqu’il tournait la vanne du pétrole de Badila que les Tchadiens doivent compter sur l’agriculture et l’élevage. D’où lui vient t-il aujourd’hui de parler de la chute du prix du baril de l’or noir comme un problème préoccupant ? Non ! La lire entre les lignes le discours de Badila, le Tchad ne tire pas la grande partie de ses recettes budgétaires du revenu pétrolier.

A l’heure, les tchadiens considèrent que l’argent du pétrole est une réserve financière qu’il faudra maintenant sortir pour construire le Tchad de l’horizon 2025. Et avec l’ouverture d’une quatrième vanne dans les champs pétroliers du Grand Baobab (Chari-baguirmi), on peut s’attendre à l’accroissement de nos revenus, même si la baisse du prix du pétrole est certaine. Ce sont plutôt nos dirigeants qui doivent apprendre à s’adapter au choc ou à la crise pétrolière, en s’interdisant de puiser dans l’argent du pétrole. « Se débarrasser des mauvaises habitudes acquises » dont parle Déby Itno dans son message à la Nation, en est une solution.

Nestor Déli Sainzoumi